La mouche, la mouche sympa
Quand tu es peinard sous ton chêne,
un léger courant d’air sur les orteils,
pas de bruits mécaniques,
des souples bourrasques dans la canopée
et la mouche ;
pas l’agaçante qui fait tout pour y arriver,
ni celle qui pique qui mord et qui fait chier,
non la mouche sympa qui déboule délicatement,
en éraflant juste le bord de ton champ de vision
avant la somnolence postprandiale, pour se signaler
d’un air de dire : “bouge pas !”.
Dit comme ça, tu obtempéres et tu mates
la façon de se poser sur l’emplacement de choix
et ne plus broncher, supportant avec plaisir
la danse d’une feuille de robinier qui,
de temps à autre, laisse passer
une jecte de lumière chaude
qui fait du bien aux pattes poilues.
Et l’animal entame un toilettage systémique,
long et soigné, entrecoupé de phases de repos
plus longues que celles d’activité.
La bête a jeté son dévolu sur le bon gars,
nos ressemblances nous conviennent.
4 juin 2024
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